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SABRE D’HONNEUR DU CAPITAINE VRIGNY, PRIS PAR UN COSAQUE RUSSE, ACQUIS PAR UN ARISTOCRATE PRUSSIEN ET RESTITUÉ EN GESTE DE RÉCONCILIATION FRANCO-ALLEMANDE APRÈS LA PREMIÈRE GUERRE MONDIALE

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SABRE D’HONNEUR DU CAPITAINE VRIGNY, PRIS PAR UN COSAQUE RUSSE,
ACQUIS PAR UN ARISTOCRATE PRUSSIEN ET RESTITUÉ EN GESTE DE RÉCONCILIATION FRANCO-ALLEMANDE
APRÈS LA PREMIÈRE GUERRE MONDIALE

Sabre d’honneur décerné au capitaine Pierre Jean-François Vrigny par le Premier Consul, le 28 fructidor an X (15 septembre 1802),
« pour s'être conduit avec une grande distinction aux armées d'Allemagne et d'Helvétie ».


Du modèle pour officier d’Infanterie, à forte lame courbe unie avec pans creux et dos plat à ressaut et contre-tranchant (L. : 76,5 cm - l. : 3,2 cm - Flèche : 4,2 cm). Monture en argent
gravé à garde simple et demi-oreillons inférieurs, avec quillon terminé en coquille frappé de cinq poinçons. Fusée en bois recouvert de basane
avec doubles filigranes tors en fer. Le pommeau ovale gravé est maintenu par deux pointes. Fourreau en fer, avec cuvette échancrée et dard en
gros bouton mouluré, inscrit en lettres cursives anglaises, sur la face externe et au-dessus du bracelet supérieur : LE 1er CONSUL / AU CEN VRIGNY
/ CAPne AU 36me RÉG / DE LIGNE. La 36 ème demie-brigade d'infanterie de ligne devient régiment en 1803. La face interne ne porte aucune inscription. Les deux bracelets en argent sont gravés de trophées avec
drapeaux, boucliers, lauriers, tambours ; les anneaux sont en argent. Équipé d’une dragonne de major en passementerie or et argent, composée
d’un cordon en fils d’argent tissés au modèle du galon « cul de dé » et terminée par un gland à franges en grosses torsades mates.

Poinçons :
La crosière porte les poinçons de la Manufacture de Versailles avant le quillon d'un «V» (pour vérifié ou visité, il se retourve majoritairement sur les armes d'honneur comme l'écrit Michel Pétard dans ses ouvrages "DES SABRES ET DES ÉPÉES") et du «BY» entrelacés correspondant au contrôleur D. Brouilly de septembre 1800 à novembre 1805.
Poinçon de l'orfèvre généralement rencontré sur les armes d'honneur dans un losange les initiales «JM» surmonté d'une étoile et surmontant une petite fleur.
Poinçon de titre au coq 1.950 pour les départements (9 novembre 1797 au 31 mai 1803), et le poinçon de grosse garantie à tête de vieillard 88 pour le département de la Seine Inférieure - Rouen - (9 novembre 1797 au 31 mai 1803).
Longueur : 95 cm.

État de conservation : marbrures d’oxydation sur la lame. Légères usures sur la monture et petits manques au pommeau. Cuir de la fusée rétracté et fendu. Marbrures
d’oxydation sur le fourreau, traces de chocs et usures. Légère oxydation de la passementerie de la dragonne.

France, Versailles vers 1802.

Consulat - Premier Empire.


PROVENANCE :
Collection de Madame S, vente du mercredi 20 juin 2012, comprenant d'Importants souvenirs du Maréchal Ney Duc d'Elchingen et Prince de la Moskowa, lot n° 46 du catalogue.

HISTORIQUE :
Arrêté des consuls du 4 nivôse an VIII, article 8 : « Les demandes pour les sabres sont adressées au Ministre de la Guerre… Il ne pourra y en avoir plus de deux
cents pour toutes les armées ». Suite à l’inspection du 28 fructidor an X (15 septembre 1802), le Premier Consul donna instruction aux différentes unités de la Cavalerie
et de l’Infanterie de présenter aux Inspecteurs généraux les hommes qui se sont distingués depuis le début des guerres de la Révolution et qui n’ont pas été récompensés.
Par cette décision, 570 armes d’honneur furent décernées. Puis le 29 fructidor an X (16 septembre 1802), Bonaparte décida d’accorder un supplément aux
corps qui avaient déjà obtenu des distinctions d’honneur sur la demande des Inspecteurs généraux et un contingent à ceux qui n’en avaient pas demandé : soit 383
armes décernées.

Selon l’ouvrage d’Adrien Pascal, rendu plus accessible par l’étude de Tony Broughton, entre 1799 et 1802, il fut attribué 237 sabres d’honneur à l’infanterie de ligne,
dont 28 à des capitaines et un seul sabre, tous grades confondus, au 36e régiment de ligne.

Pierre Jean-François Vrigny (Sées 26.05.1770 – 05.01.1813 Elbing) s’engagea dans les Volontaires nationaux, le 15 septembre 1792, et y fut élu capitaine pour son
ascendant moral et sa prestance physique. Il rejoignit l’Armée du Nord et participa, de 1792 à 1796, à toutes les campagnes : Valmy, Jemmapes, Wattignies, Geisberg,
Fleurus, Hondschoote et aux rives du Helder. Il passa à la 36e demi-brigade d’infanterie de ligne, le 22 septembre 1796, et rejoignit l’Armée de Sambre et Meuse de
1797 à 1798. Il participa à la conquête de l’Helvétie où sa division prit Berne, le 6 mars 1798, et il fut blessé aux combats de Bergen puis de Glaris, en 1799. Puis il
partit pour l’Armée d’Italie et combattit à Marengo, le 14 juin 1800. Il rejoignit le 36e régiment d’infanterie de ligne à l’Armée des Cotes de l’Océan, cantonné à
Boulogne, de 1803 à 1805. Il fut admis capitaine aux grenadiers à pied de la Garde impériale, le 30 mai 1805, et combattit à Austerlitz, le 2 décembre 1805. Il fut
nommé chef de bataillon, le 1er mai 1806. Dès la formation du régiment de fusiliers attaché aux chasseurs à pied de la Garde impériale, il y fut chef de bataillon, le
19 septembre 1806. Il participa brillamment aux campagnes de 1806-1807 : Iéna, Friedland et Tilsitt. Le 5 avril 1809, il fut promu major au 2e régiment de conscritschasseurs
de la Garde impériale. Au début de 1810, il commanda le 1er régiment de conscrits-chasseurs de la Garde impériale qui devint le 3e régiment de voltigeurs
de la Jeune Garde impériale, le 30 décembre 1810. Il combattit à Eckmühl, Essling et Wagram. Il servit en Espagne en 1810 et 1811. Rentré en France, il fut nommé,
le 7 septembre 1811, colonel-major du régiment de fusiliers-chasseurs de la Garde impériale qui faisait partie de la Maison militaire de l’Empereur. Il prit part à la
campagne de Russie en 1812 : Mojaïsk, Valoutina, Moskowa et Moscou. Puis ce fut l’épuisante retraite, le passage de la Bérézina, la traversée de la Pologne, la marche
en Prusse-Orientale où il fut fait prisonnier et hospitalisé. Totalement exténué, il décéda à Elbing, le 5 janvier 1813, où il fut enterré anonymement dans une fosse
commune.

Jamais Vrigny ne se sépara de son sabre d’honneur et les extraordinaires circonstances par lesquelles il nous parvient aujourd’hui furent relatées par Jean Audy lors
d’une conférence donnée, en 1956, à l’Académie militaire et des arts anciens de Toulouse :
« Le 15 avril 1920, le colonel Rudolf Von Gwinner, officier breveté de l'ancienne Armée impériale allemande, se présentait à l'Ambassade de France à Berlin, et demandait
à être reçu par un fonctionnaire responsable, disait-il. Introduit devant un attaché d'Ambassade, il s'exprima en ces termes : "Monsieur l'Attaché d'Ambassade,
je viens remplir aujourd'hui un pieux devoir de reconnaissance. Officier allemand, j'ai participé à toutes les batailles de la Guerre dont nous sortons et j'ai essayé de
remplir mes devoirs de soldat avec humanité. J'ai défendu ma patrie, sans haine pour un adversaire brave. J'étais à Verdun où j'ai été fait prisonnier. Amené dans un
camp d'officiers en France, je n'ai eu qu'à me louer du traitement qui m'a été réservé et je pense sincèrement que le moment est venu de mettre un terme aux luttes
qui meurtrissent nos deux pays et de conclure une véritable alliance pacifique franco-allemande. Je viens apporter ma pierre à cette alliance.
En 1813, mon arrière grand-père, qui habitait Berlin, vit défiler devant sa porte un régiment de Cosaques russes qui allait envahir votre pays, à la suite de l'Empereur
de Russie. Il remarqua que l'un d'entre eux portait un sabre de valeur, ficelé en travers de son sac, sabre qui paraissait être un sabre français. Comme mon aïeul aimait
les belles armes, il appela le cosaque et lui acheta ce sabre qui, paraît-il, avait été pris sur un officier français blessé. J'ai toujours vu cette relique chez nous dans
notre maison, il en a fait l'ornement et c'est peut-être, le voyant sans cesse que, tout jeune, j'ai voulu être soldat de métier.
Aujourd'hui, j'offre ce sabre à la réconciliation franco –Allemande - il appartient à la France et à votre gloire, et, si vous n'y voyez pas d'inconvénient, je le ferai
remettre demain à l'Ambassade. Vous direz à la famille Vrigny, si elle existe encore, que le colonel Von Gwinner est heureux de faire ce geste de paix."
Le nécessaire fut fait par l'état Français et c'est ainsi que le Sabre d'honneur de Pierre Jean François Vrigny, ce sabre qui vit toute l'épopée de l'Empire, qui ne versa
jamais qu'un sang ennemi, qui flamboya sous le soleil d'Espagne et se ternit dans les neiges de Russie, ce sabre qui avait été touché par l'Empereur fit enfin retour à
la France et à sa Gloire et remis à ses héritiers qui s’en séparèrent plus tard. »
Vrigny fut membre de droit de la Légion d’honneur, le 24 septembre 1803, et son étoile d’argent lui fut remise par l’Empereur lors de la première distribution en l’église
des Invalides, le 15 juillet 1804 ; officier de la Légion d’honneur, le 15 avril 1805. Baron de l’Empire par décret du 15 mars 1810, et lettres patentes définitives du
4 juin 1810 (voir le numéro suivant).



NOTE :
Constitution de l’an VIII, article 87 : « il sera décerné des récompenses nationales aux guerriers qui auront rendu des services éclatants en combattant pour la République ».
Arrêté des consuls du 4 nivôse an VIII (26 décembre 1799), article 5 : « Il sera accordé des sabres d’honneur aux officiers et soldats qui se distingueront par des actions d’une
valeur extraordinaire, ou qui rendraient des services extrêmement importants ».
Si les textes spécifiaient que les brevets des armes d’honneur étaient délivrés par le général en chef, excepté ceux des sabres qui étaient accordés par le ministre de la Guerre,
en pratique seul le Premier Consul Bonaparte autorisait leur délivrance et les signait personnellement. La remise des armes d’honneur avait lieu lors d’une prise d’armes et,
lorsque Bonaparte avait présidé cette cérémonie, il arrivait qu’il retint à dîner les militaires honorés.
L’institution des armes d’honneur jouissait d’un tel prestige auprès de l’armée et de la population française qu’elle ne fut pas abrogée par la Loi du 29 floréal an X (19 mai 1802)
créant la Légion d’honneur qui, en vertu de l’article 1 du titre 2, admettait de droit les récipiendaires d’une arme d’honneur.
Entre le 4 nivôse an VIII et le 27 floréal an XII (17 mai 1804), il fut délivré 2104 brevets d’honneur.
Référence : 6462
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