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SABRE À L'ORIENTALE DE L'AMIRAL VILLENEUVE, PREMIER EMPIRE.

Vendu
SABRE À L'ORIENTALE DE L'AMIRAL VILLENEUVE, PREMIER EMPIRE.

Croisière en bronze doré décorée en son centre d'une étoile à cinq branches entourée de corolles de feuillages et encadrée d'une moulure lisse et d'une moulure striée, terminée de chaque côté par un quillon en forme d'olive. H 8,25 cm, largeur 14,6 cm, épaisseur 2,4 cm.

Poignée en ébène finement quadrillé, ajourée avec oeillets en laiton pour le passage du cordon de la dragonne. Bouton de rivure renforcé sommairement par une plaque en laiton striée pareillement au dos de la poignée. Chaînette en guise de branche de garde, remplacée postérieurement. H de la poignée 13,3 cm, largeur maximale de la poignée 5,8 cm, épaisseur 2,1 cm.

Forte lame damas à l'orientale, courbe à un pan et dos plat, L 67,8 cm, largeur au talon 5,1 cm, épaisseur au talon 0,8 cm.
Sur sa face avant, cette lame, près du talon, porte un décor à l'oriental qui a été effacé, puis un second décor avec des inscriptions orientales gravées en creux dans un cercle à bord festonné. À 14 cm du talon de la lame est gravé, en relief, un décor à l'orientale amorçant le pan creux de la lame. À la naissance du pan creux, est gravée la lettre « V » avec deux symboles type oriental ou égyptien.

Poids du sabre 719 gr, longueur totale 81,5 cm.

Fourreau en bois recouvert de maroquin ciré noir avec couture à ressorts en cuivre argenté sur la face avant. Le maroquin présente quelques fentes, craquelures et petits manques. Cette partie centrale du fourreau mesure 27,6 cm de haut et 6,1 cm de large. Chape en bronze doré avec entrée de cuvette saillante découpée pour le passage de la croisière. Dos de chape ajouré garni à l'origine d'un ressort d'acier aujourd'hui manquant.
La face avant est gravée d'une ancre de marine posée sur un faisceau de drapeaux avec en arrière plan trophée d'armes et branches de laurier. Baguette d'encadrement à fond sablé décoré en relief d'un câble entrelacé en forme de 8 ; dans chaque angle, une feuille de roseau est gravée. En partie basse, la chape est découpée en demi-cercle où est gravée une coquille Saint-Jacques. Piton de bélière disposé de chaque côté du fourreau (à l'orientale) et gravé de feuillages, H 1,6 cm, largeur 1,4 cm, épaisseur 1,4 cm. Anneau de suspension en laiton doré, diamètre environ 3 cm, épaisseur 4 mm.
La face arrière est simplement bordée d'une moulure au trait doublée d'une suite de croissants alternés avec des petites gouttes. Dans sa partie basse une coquille Saint-Jacques est là aussi gravée.
La chape mesure 17,1 cm de haut, 6,45 cm de large et 2,35 cm d'épaisseur maximum.

Grande bouterolle en bronze doré découpée en demi-cercle dans sa partie supérieure où est gravée, sur la face avant, une coquille Saint-Jacques. Juste en-dessous, dans un cartouche encadré d'une baguette à fond sablé décoré en relief d'un câble entrelacé en forme de 8 ; dans chaque angle, une feuille de roseau est gravée. Au centre du cartouche, sont gravés deux dauphins se faisant face, posés sur un fond de roseaux et deux tridents croisés. Dans la partie basse de la bouterolle, sont gravées face à face deux ailes séparées par une flèche dirigée vers le bas au centre desquelles sort un grand bouquet de roseaux. Dard en laiton en bronze doré (H 9,8 cm, largeur 4,4 cm, épaisseur maximum 4 mm, épaisseur mini 2,5 mm).
La face arrière est pareillement décorée à la chape avec en partie basse trois grandes palmes et deux branches de feuillages.

Hauteur totale de la bouterolle 31,5 cm sans le dard, 32,7 cm avec le dard. Largeur en partie haute 6,3 cm, épaisseur 2,6 cm.

Poids du fourreau 811 gr, longueur du fourreau 71 cm.

Très bon état de conservation. Branche de garde en forme de chaînette postérieure, maroquin du fourreau d'origine avec quelques accidents. Sabre ayant conservé une grande partie de ses dorures.

France.

Premier Empire.


PROVENANCE :
Ce sabre a été acquis en septembre 2013, par Bertrand Malvaux directement à monsieur Jean de Beaumont, pour le compte de sa mère. Ce sabre provient de l'amiral comte de Villeneuve, qui avait épousé la soeur du comte Joseph-Alexis d'Antoine de Taillais (Trésorrier de France en Provence). Le comte de Villeneuve est mort sans descendance. La petite fille du comte d'Antoine de Taillais est l'arrière grand-mère de monsieur de Beaumont.
Cette famille n'a connu qu'un seul militaire et marin, l'amiral de Villeneuve.
Une attestation établie par monsieur de Beaumont le 1er aout 2014, est fournie avec ce certificat.


ATTRIBUTION :
L'appartenance de ce sabre à un amiral français, est également confirmé de manière indépendante de sa provenance. En effet, outre sa qualité très supèrieure aux armes connues du même type, le décor gravé sur la chape du fourreau est l'emblème des Officier Généraux de la Marine selon le règlement du 7 Prarial An XII (27 mai 1804), cet emblème se retrouve sur la plaque de ceinturon ainsi décrite dans le règlement publié au Journal Militaire Officiel "Décret Impérial portant règlement sur l'uniforme des officier militaires… attachés au service de la marine" : « OFFICIER GÉNÉRAUX DE LA MARINE. Le ceinturon aura la largeur, le dessin et les ornements… La plaque sera en métal doré et ciselé représentant en relief un trophée d'armes traversé d'une ancre… ». Dans la pratique le trophée d'armes compte aussi un faisceau de drapeaux (4 ou 6 selon les variantes).
D'autre part, la bouterolle est gravée de dauphins et de tridents , emblèmes repris dans les armories dans grands Amiraux d'Empire.


DATATION :
Lame rapportée de l'expédition d'Egypte par l'Amiral Villeneuve vers 1798-1801, puis montée sur un sabre fabriqué en France vers 1801-1804 (de nombreux officiers de retour de la campagne d'Egypte ont fait de même).


HISTORIQUE (wikipedia.org) :
Pierre Charles Silvestre de Villeneuve, ou Charles Batard Villecon, né le 31 décembre 1763 à Valensole est un amiral français. Commandant en chef de la flotte franco-espagnole à la bataille de Trafalgar, rendu responsable de la cuisante défaite face au célèbre amiral britannique Nelson rendant impossible le projet d'invasion de l'Angleterre par Napoléon Ier, il est retrouvé mort le 22 avril 1806 à Rennes.

Engagé dans la marine à seize ans, il participe à la guerre d'indépendance des États-Unis d'Amérique. Malgré ses origines nobles, il prend fait et cause pour la Révolution et choisit de rester en France.
Capitaine de vaisseau en 1793, contre-amiral en 1796, il prend part à l’expédition d'Égypte, sous les ordres de l'amiral Brueys, à bord du Guillaume Tell, où il commande l’arrière-garde de la flotte française à la bataille navale d’Aboukir, le 1er août 1798. Sans ordre et sans initiative, il assiste à la destruction successive de l'avant-garde puis du centre de l'escadre de Brueys, jusqu'à l'explosion du vaisseau-amiral L'Orient.
Alors que les navires français sont détruits ou soumis successivement comme au casse-pipe, profitant de l'obscurité de la nuit, il parvient à s'échapper avec un autre vaisseau et deux frégates. Il est donc un des rares rescapés de ce désastre, ce qui le drape d'une réputation d'homme discipliné et de chanceux. Il est commandant en chef des forces navales stationnées aux iles du Vent en 1802.
En 1804, il succède comme vice-amiral de la flotte du levant à Latouche-Tréville victime d'une crise cardiaque, grâce à laquelle Napoléon Bonaparte compte débarquer au Royaume-Uni. Le plan de l’empereur qui ne convient guère au trop prudent Villeneuve consiste, pour l’escadre de Méditerranée, à passer en Atlantique, d’y récupérer la flotte espagnole (l’Espagne est alors alliée de la France), de s’y concentrer avec ostentation aux Antilles pour y attirer les Britanniques et, retraversant l’Atlantique, de rejoindre à Rochefort et Brest l’escadre de l’Atlantique après quoi l’ensemble entrera dans la Manche et la tiendra le temps que l’armée du camp de Boulogne effectue la traversée et débarque au Royaume-Uni. Mais, s’il passe facilement le détroit de Gibraltar, il n’ose attaquer la flotte de l’amiral Horatio Nelson à la Martinique qui l'a poursuivi, avec retard, de la Méditerranée jusqu'aux Antilles.
Revenant vers l’Europe conformément au plan prévu mais sans avoir été rejoint par les escadres de Rochefort et de Brest (celle de Rochefort a vite fait demi-tour et celle de Brest n’a pas osé sortir face au blocus anglais), il rencontre inopinément une escadre britannique au large du cap Finisterre (au nord-ouest de l'Espagne) et lui livre un combat indécis, dit bataille des Quinze-Vingt (puisque opposant 20 vaisseaux franco-espagnols contre 15 britanniques, mais aussi, selon la légende, en référence au célèbre hôpital parisien pour aveugles parce qu’un épais brouillard fit du combat une canonnade aveugle). Au lieu de se diriger vers Rochefort ou Brest, il se replie sur Cadix le 18 août, où il laisse durant plusieurs semaines se démoraliser ses équipages déjà accablés par la maladie. Napoléon, dont les plans d'invasion sont ruinés, est furieux de cette « conduite infâme » et traite l’amiral de lâche. Villeneuve est pourtant un marin courageux, il l’a montré, mais l’incertitude jointe à une prudence bien trop excessive n’auront de cesse que de le paralyser. Sur les injonctions du ministre de la Marine Decrès, il finit par se décider à sortir alors que Napoléon, plus réaliste, lui a envoyé un successeur, l’amiral Rosily, qui arrivera malheureusement à Cadix trois jours après la bataille.

L’amiral de Villeneuve, se décidant enfin à sortir de Cadix à bord de son vaisseau amiral le Bucentaure, se heurta aux Britanniques au large du cap Trafalgar au nord-ouest du détroit de Gibraltar, pour finalement y perdre la bataille.
Ayant étudié de longue date comment procédait Nelson (dont la tactique, différente des traditionnelles batailles en ligne, consistait à venir percer la ligne ennemie puis concentrer plusieurs vaisseaux contre un seul, le liquider et passer ensuite au suivant ; un système uniquement possible avec un adversaire moins habile et mobile, ce qui fut souvent le cas, comme à Aboukir), et contrairement aux idées reçues et à ce qui est souvent écrit, il ne s’en tint pas à la formation en ligne classique qui depuis 1702 vaut à la flotte française défaite sur défaite (par suite de l’évidente infériorité des artilleurs, qui tirent moins vite et moins juste, facteurs qui évidemment, quelle que soit l’habileté des plans et manœuvres préalables au combat, rendent l’issue de celui-ci assez prévisible). Villeneuve, entouré de quelques-uns de ses meilleurs capitaines en particulier le vice-amiral espagnol Gravina et le contre-amiral Magon, a eu à Cadix largement le temps de concevoir une stratégie pour faire face à l'éventualité hautement probable, d'une attaque de coupure de ligne ou d'encerclement en long de ligne par la flotte de Nelson. Ainsi il semble qu'ai été choisie de faire naviguer sur une ligne continue la majeure partie de la flotte avec notamment les vaisseaux les plus lents comme l'antique Santísima Trinidad, ligne imposante avec plus de 20 navires, qui masquerait une escadre dite « légère », constituée des navires les plus manœuvrants et des équipages les plus combattifs, et placée sous les ordres de l'amiral Gravina. Cette colonne serait placée sous le vent de l'escadre principale. Elle aurait aligné, entre autres, le Pluton du bouillant capitaine Cosmao-Kerjulien, L'Algésiras du contre-amiral Magon, l'Intrépide du capitaine Infernet, Le Redoutable de Jean Jacques Etienne Lucas, sans doute aussi l'Achille de Louis Gabriel Deniéport ou le Neptune, en compagnie des meilleures unités espagnoles tels le San Juan Nepumuceno, de Churruca, l'Argonauta, le Montanes,… et le Principe des Asturias de Gavrina, chargé de commander cette escadre de soutien. Placée en retrait de la flotte principale, elle aurait dû converger immédiatement vers le point de rencontre entre la flotte principale et les colonnes anglaises, pour renverser le surnombre attendu par Nelson et ses commandants, et pour éviter ainsi le débordement des unités coalisées. Hélas, dans l'ample houle du suroit, la flotte coalisée, trop hétéroclite pour naviguer de conserve, se révèle incapable de maintenir sa ligne de bataille principale de façon continue, et l'escadre de soutien de Gravina en est réduite à s'éparpiller pour colmater au mieux les brèches, là où elle le peut. C'est donc sous une apparente seule ligne de bataille que la flotte franco-espagnole apparaitra yeux aux britanniques, à qui reviendra in fine l'honneur légitime d'écrire l'histoire de ce 21 octobre 1805. Et c'est ainsi que l'infortuné Pierre Charles de Villeneuve, commandant de la plus puissante flotte jamais rassemblée dans l'Atlantique au début du xixe siècle, sera déclaré principal responsable du désastre naval de la flotte impériale au large du cap Trafalgar, et sera présenté au jugement de l'Histoire de son temps et de son pays, coupable d'une énorme erreur de stratégie.
La véritable « faute » de Villeneuve c'est dans les parages de la Corogne que celui-ci la commet. « Avec plus de vigueur au cap Finisterre, Villeneuve eût pu rendre l’attaque du Royaume-Uni praticable. Son apparition avait été combinée de très loin avec beaucoup d’art et de calcul, en opposition à la routine des marins qui entouraient Napoléon ; et tout réussit jusqu’au moment décisif ; alors la mollesse de Villeneuve vint tout perdre. » (Las Cases).
Dès lors, accablé, n'ordonnant la moindre manœuvre, il semble assister impuissant à la destruction de ses navires, y compris le sien. Bien que restant bien en vue sur son pont balayé par la mitraille, il a la malchance de ne pas y être tué (contrairement à l’amiral espagnol Gravina et à Brueys à Aboukir).
La perte de cette bataille navale fut un véritable désastre pour la France et Napoléon, furieux contre Villeneuve, renonça définitivement à envahir le Royaume-Uni.
Lors de cette bataille navale, les Britanniques bien que victorieux perdirent leur plus célèbre amiral, Horatio Nelson blessé mortellement par un tir français.
Villeneuve, fait prisonnier par le capitaine du HMS Conqueror est très honorablement traité par l'ennemi anglais triomphant. Jusqu'à assister aux obsèques grandioses de son adversaire héros adulé posthume de tout un pays soulagé : Lord Nelson. Le calice jusqu'à la lie avant d'être déposé sur les côtes de Bretagne au début du printemps 1806.

Pierre Charles Sylvestre de Villeneuve est capturé par les Britanniques à l'issue de la bataille. Libéré quelques mois plus tard, il débarque à Morlaix le 18 avril 1806, mais il ne rentre pas à Paris et s'arrête à Rennes où, accablé par les reproches de Napoléon, il fut retrouvé décédé de six coups de poignard dans la région du cœur dans la chambre de l'auberge où il résidait. La thèse du suicide est évoquée et contestée. On ne sait pas où il est enterré.
La bastide des Villeneuve Esclapon où vivaient l'Amiral Villeneuve et sa famille est située à Valensole dans les Alpes-de-Haute-Provence, il s'agit du Clos de Villeneuve.
Référence : 4157
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