SHAKO DE FUSILIER DU 38ème RÉGIMENT D'INFANTERIE DE LIGNE, MODÈLE 1822, RESTAURATION.
Fût en cuir recouvert de drap noir, hauteur de 21 cm, avec dans le haut un galon de laine vert (H 4 cm). Bourdalou en cuir verni noir (2,2 cm). Calotte, diamètre de 24 cm, et visière (6 cm) de forme ronde en cuir noir intérieur-extérieur, à l'intérieur les «M-F» sont gaufrées. Cocarde en cuir bouilli gaufrée en relief d'un soleil rayonnant et laquée blanche (diamètre 6,1 cm).
Plaque en laiton estampé, modèle 1823, représentant un écu timbré des fleurs de lys surmonté de la couronne royale et encadré d'une branche de chêne et de laurier ; cet emblème surmonte un écusson découpé du chiffre «38» (H de la plaque 13,9 cm, largeur 10,6 cm). Jugulaires composées d'une mentonnière en cuir recouverte d'une suite de 15 écailles en laiton découpées alternativement en deux ou trois festons ; elles sont décroissantes, la plus large mesurant 3,5 cm et la moins large 2 cm ; rosaces en laiton timbrées en leur centre d’une étoile à cinq branches encadrée d'une moulure saillante (diamètre 4,2 cm). Pompon en laine écarlate (diamètre 6 cm).
Coiffe intérieure en cuir ciré noir découpé composée d'un bandeau surmonté d'un second bandeau en toile écrue.
Très bon état, usure au galon sur la partie gauche sur 6 cm et 0,5 cm de large.
France.
Restauration.
PROVENANCE :
Ancienne collection Hippolyte Marie-Joseph Boivin (Guermantes, 8 septembre 1857, Bouvresse 19 juin 1912).
Cette érudit de la fin du 19ème constitue une collection de faïences patriotiques de très grande importance, ayant été exposée à plusieurs reprises dans des musées français.
D’un tempérament de collectionneur, Hippolyte Boivin rassemble des faïences de Rouen, de Marseille, de Strasbourg, de Delft, de Nevers, des montres à cadrans émaillées du Premier Empire, des membres anciens, des armoires et des horloges normandes et picardes, des coffres et des pendules de diverses époques, des tapisseries, des crécelles provenant de toute la France et même de l’étranger.
Son petit fils raconte que H. Boivin et son épouse se déplaçaient de village en village, achetant tous les objets qui leur paraissaient d’un certain intérêt. Ces acquisitions enrichissent ses propres collections et celles du musée de Beauvais dont il est le conservateur de 1889 à 1912. Dans cette entreprise de collecte, il se passionne aussi pour les souvenirs militaires principalement les coiffures, les cuivreries, les mors de brides et divers souvenirs historiques.
Il fait aménager dans son jardin une galerie pour abriter ses collections militaires qui seront présentées plus tard dans la “salle Boivin” de la caserne Dejean (Amiens), détruite pendant la seconde guerre mondiale. Hippolyte Boivin manifeste sa prédilection pour la faïence patriotique en reproduisant par le dessin et l’aquarelle les pièces qu’il a collectionnées. Deux motifs peuvent expliquer cet attrait : d’abord l’exil de sa famille d’origine champenoise lors de l’invasion allemande de 1870, a pu lui donner le goût des objets patriotiques et militaires ; ensuite, le métier de son grand-père maternel, exploitant une fabrique de poteries de grès à La Chapelle-aux-Pots, a peut-être favorisé son attirance pour la céramique.
Les objets constituant la collection de cet amateur éclairé ont donc tous été achetés selon les opportunités rencontrées sur le “terrain”, qui plus est vu la période de collecte : à partir de la chute de Napoléon III et jusqu’à la veille de la Grande Guerre, leur homogénéité a été particulièrement préservée.
Référence :
5661