SHAKO DE LA 14ème COMPAGNIE DU 11ème RÉGIMENT DE VOLTIGEUR D'INFANTERIE LÉGÈRE, TYPE 1812, PREMIER EMPIRE.
Corps composé d'un feutre de 21 cm de haut. Il est recouvert par une calotte en cuir de vache, ciré, très fort, d'un diamètre de 25 cm rabattu sur le feutre sur une hauteur de 4 cm. Au bas du feutre est cousu un bourdalou (ou bourdaloue) en cuir de vache uni de 2,5 cm de large ayant à l'arrière une boucle en fer à ardillon ; sous cette boucle un gousset en veau simple est cousu pour faciliter le jeu du bourdalou. Visière en cuir fort de vache verni cousus à l'avant du shako. Plaque en fer blanc (H 11,8 cm, largeur 10,9 cm), type 1812, à l’aigle non couronnée avec l'écusson inférieur frappé d’un cor de chasse au centre duquel est découpé le chiffre « 11 ». Cocarde en cuir bouilli peint tricolore assujettie au feutre au moyen de fils d'acier, diamètre 6,7 cm ; le cercle blanc est en dehors, puis le rouge et le bleu au centre. Sous la cocarde est cousu un gousset destiné à la houppette. Jugulaires composées chacune d'une lanière en basane double sur laquelle sont montées 14 écailles en fer découpées alternativement en deux ou trois festons, plus une quinzième de forme circulaire à l'extrémité, la première écaille fait 3,3 cm de large, la seconde un peu moins et ainsi en diminuant jusqu'à la dernière qui a 1,8 cm de large. Toutes ces écailles sont arrêtées chacune par un fil de fer plat et terminées par un lacet. Jugulaires assujetties par une rosace, nommée dans le règlement de 1812 " gros bouton " de même métal que la jugulaire, ayant 4,1 cm de diamètre. Au milieu de cette rosace est estampé en relief un cor de chasse, bordée d'une moulure saillante.
Pompon lenticulaire en laine écarlate, de forme ronde (diamètre 7,3 cm, épaisseur 2,5 cm), brodé du chiffre « 14 » en cannetilles d'argent. Coiffe intérieure composée d'une basane de 3,5 cm de haut et d'une toile écrue de 8 cm de haut avec coulisse qui ferme par une ficelle.
Très bon état, usure d'usage.
France.
Premier Empire.
PROVENANCE :
Ancienne collection Hippolyte Marie-Joseph Boivin (Guermantes, 8 septembre 1857, Bouvresse 19 juin 1912).
Cette érudit de la fin du 19ème constitue une collection de faïences patriotiques de très grande importance, ayant été exposée à plusieurs reprises dans des musées français.
D’un tempérament de collectionneur, Hippolyte Boivin rassemble des faïences de Rouen, de Marseille, de Strasbourg, de Delft, de Nevers, des montres à cadrans émaillées du Premier Empire, des membres anciens, des armoires et des horloges normandes et picardes, des coffres et des pendules de diverses époques, des tapisseries, des crécelles provenant de toute la France et même de l’étranger.
Son petit fils raconte que H. Boivin et son épouse se déplaçaient de village en village, achetant tous les objets qui leur paraissaient d’un certain intérêt. Ces acquisitions enrichissent ses propres collections et celles du musée de Beauvais dont il est le conservateur de 1889 à 1912. Dans cette entreprise de collecte, il se passionne aussi pour les souvenirs militaires principalement les coiffures, les cuivreries, les mors de brides et divers souvenirs historiques.
Il fait aménager dans son jardin une galerie pour abriter ses collections militaires qui seront présentées plus tard dans la “salle Boivin” de la caserne Dejean (Amiens), détruite pendant la seconde guerre mondiale. Hippolyte Boivin manifeste sa prédilection pour la faïence patriotique en reproduisant par le dessin et l’aquarelle les pièces qu’il a collectionnées. Deux motifs peuvent expliquer cet attrait : d’abord l’exil de sa famille d’origine champenoise lors de l’invasion allemande de 1870, a pu lui donner le goût des objets patriotiques et militaires ; ensuite, le métier de son grand-père maternel, exploitant une fabrique de poteries de grès à La Chapelle-aux-Pots, a peut-être favorisé son attirance pour la céramique.
Les objets constituant la collection de cet amateur éclairé ont donc tous été achetés selon les opportunités rencontrées sur le “terrain”, qui plus est vu la période de collecte : à partir de la chute de Napoléon III et jusqu’à la veille de la Grande Guerre, leur homogénéité a été particulièrement préservée.
Référence :
5647