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SHAKO D'OFFICIER DU 94ème RÉGIMENT D'INFANTERIE DE LIGNE, MODÈLE 1810, PREMIER EMPIRE.

Vendu
SHAKO D'OFFICIER DU 94ème RÉGIMENT D'INFANTERIE DE LIGNE, MODÈLE 1810, PREMIER EMPIRE.

Le corps du shako est en carton recouvert de velours taupé, H 21 cm. Il est recouvert par une calotte en cuir de vache ciré, très fort, d’un diamètre de 25,5 cm rabattu sur le feutre sur une hauteur de 2,5 cm. Cette partie rabattue est recouverte d'un galon d'or de 2,3 cm de haut tissé en cul de dé. Au bas du feutre, est cousu un bourdalou (ou bourdaloue) en velours, de 3 cm de largeur. Une visière en cuir fort de vache verni, intérieur ciré vert, imprimée en relief d'une bordure moulurée avec au centre trois baguettes verticales imitant des branches de feuillages stylisées, est attachée au devant du schako, elle mesure 6 cm, elle fait le demi-cercle et sa rondeur est de 32 cm.

Au dedans du shako est placée une basane cirée noir, en partie manquante, de 8,5 cm de hauteur surmontée à l'origine d'une coiffe en soie aujourd'hui absente.

Plaque de forme losangique (ou écusson) apposée sur le devant, elle est en laiton doré estampé en relief d'un fond sablé mate avec baguette d'encadrement composée d'un ruban strié à fond mate et de deux moulures saillantes brunies à la pierre d'agate. Au centre de la plaque, sont fixés les deux chiffres « 9 » et « 4 » en laiton lisse et bruni à la pierre d'agate (le « 9 » mesure 3,8 cm de haut sur 2,6 cm de large, le « 4 » mesure 3,8 cm de haut sur 2,8 cm de large) , rapportés et fixés au moyen d'agrafe.

Cocarde placée au-dessus de la plaque, en passementerie de laine tissée blanc, écarlate et bleu au centre (diamètre 6,7 cm). Le cercle blanc est en dehors, puis le rouge et le bleu au centre.

Jugulaires. De chaque côté du shako est placée une jugulaire, composée d’une lanière en basane double sur laquelle est montée une suite d'écailles de largeur décroissante, en laiton doré, chacune découpée en trois festons, la dernière écaille est de forme arrondie ; elles sont maintenues par des agrafes plates. La première écaille a 3 cm de large, la seconde un peu moins et ainsi en diminuant jusqu’à la dernière qui a 2 cm. Les deux mentonnières ont conservé 12 de ses 15 écailles d'origine. La jugulaire est assujettie par une rosace de forme ovale, nommée dans le règlement de 1812 « gros bouton » de même métal que la jugulaire, ayant 4,55 cm de haut et 3,7 cm de large. Les rosaces sont estampées en relief d'une tête de Méduse. Au bout de chaque oreillon, un cordon de toile beige (anciennement changé) pour attacher la jugulaire sous le menton.

Pompon lenticulaire, en bois, recouvert de passementerie d'argent du modèle à gros bouillons pour les officiers supérieurs (diamètre 6 cm, épaisseur 2,3 cm). Il est placé sur le shako au-dessus de la cocarde. Sous la cocarde est cousu un gousset en cuir destiné à recevoir le pompon.

Bon état de conservation, le velours taupé du fût comporte des trous de mites et des accidents proportionnés à l'âge et la fragilité de ce type de coiffure, le pompon en passementerie d'argent est d'un modèle très rare, il devrait être en passementerie d'or mais s'adapte parfaitement sur ce type de shako.

France.

Premier Empire.


PROVENANCE :
Ancienne collection Hippolyte Marie-Joseph Boivin (Guermantes, 8 septembre 1857, Bouvresse 19 juin 1912).
Cette érudit de la fin du 19ème constitue une collection de faïences patriotiques de très grande importance, ayant été exposée à plusieurs reprises dans des musées français.
D’un tempérament de collectionneur, Hippolyte Boivin rassemble des faïences de Rouen, de Marseille, de Strasbourg, de Delft, de Nevers, des montres à cadrans émaillées du Premier Empire, des membres anciens, des armoires et des horloges normandes et picardes, des coffres et des pendules de diverses époques, des tapisseries, des crécelles provenant de toute la France et même de l’étranger.
Son petit fils raconte que H. Boivin et son épouse se déplaçaient de village en village, achetant tous les objets qui leur paraissaient d’un certain intérêt. Ces acquisitions enrichissent ses propres collections et celles du musée de Beauvais dont il est le conservateur de 1889 à 1912. Dans cette entreprise de collecte, il se passionne aussi pour les souvenirs militaires principalement les coiffures, les cuivreries, les mors de brides et divers souvenirs historiques.
Il fait aménager dans son jardin une galerie pour abriter ses collections militaires qui seront présentées plus tard dans la “salle Boivin” de la caserne Dejean (Amiens), détruite pendant la seconde guerre mondiale. Hippolyte Boivin manifeste sa prédilection pour la faïence patriotique en reproduisant par le dessin et l’aquarelle les pièces qu’il a collectionnées. Deux motifs peuvent expliquer cet attrait : d’abord l’exil de sa famille d’origine champenoise lors de l’invasion allemande de 1870, a pu lui donner le goût des objets patriotiques et militaires ; ensuite, le métier de son grand-père maternel, exploitant une fabrique de poteries de grès à La Chapelle-aux-Pots, a peut-être favorisé son attirance pour la céramique.

Les objets constituant la collection de cet amateur éclairé ont donc tous été achetés selon les opportunités rencontrées sur le “terrain”, qui plus est vu la période de collecte : à partir de la chute de Napoléon III et jusqu’à la veille de la Grande Guerre, leur homogénéité a été particulièrement préservée.


HISTORIQUE :
Le 94ème Régiment d'infanterie de ligne a été créé en 1803. De 1805 à 1807, au sein du 1er corps de la Grande Armée il est engagé aux batailles de : Austerlitz, Lubeck, Mohringen, Ostrolenka et Friedland. De 1809 à 1810, il est à l'armée d'Allemagne où il prend part aux batailles d'Essling et de Wagram. De 1808 à 1813, il est affecté aux armées d'Espagne et de Portugal. Il fait les combats d'Espinosa, Alcala, Almeida. En 1813, il rejoint la Grande Armée, il assure la défense de Dantzig et combat à Dresde. Lors de la campagne de France en 1814, il prend part à la défense de la ville de Bayonne.
Référence : 5646
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