CASQUE DE HUSSARDS, MODÈLE 1910 décrit en 1913, TROISIÈME RÉPUBLIQUE.
Casque composé : d’une bombe ; d’une visière ; d’un couvre-nuque ; d’un bandeau en cuivre ; de deux jugulaires ; d’un cimier ; d’une crinière ; d’un porte-plumet et d’une garniture intérieure.
La bombe, d’une seule pièce, en tôle d’acier fondue, est emboutie au balancier, planée au marteau et polie à la brosse. Elle est percée au sommet de cinq trous-ventouses (diamètre 15 mm) éloignés l’un de l’autre de 15 mm, l’intérieur de la bombe est verni en noir au copal pour prévenir l’oxydation de l’acier. Bombe poinçonnée à l'arrière de la taille «57» et du fabricant «SIRAUDIN».
La visière, également en tôle d’acier, est inclinée à 53 degrés au-dessous d’un plan horizontal passant par la jonction de la visière et de la bombe. Elle est bordée d’un cercle en cuivre de 16 mm de largeur posé à cheval sur ses bords et fixé aux extrémités par un rivet en cuivre. Elle est pourvue d’une gorge rabattue au marteau et servant à la fixer à la bombe au moyen de trois rivets en cuivre. Le dessous de la visière est laqué en vert.
Le couvre-nuque, aussi en tôle d’acier, se compose : d’une bande circulaire sur son plat, hauteur apparente, 12 mm, soudée sous le bord postérieur de la bande qu’elle prolonge, elle comporte trois clous en acier à tête demi-sphérique (diamètre 3 mm) rivés à l’intérieur; d’une deuxième bande concave, formant gorge, avec angles arrondis et soudés en dedans, au bas de la première, elle comporte cinq clous en acier à tête demi-sphérique (diamètre 3 mm) rivés à l’intérieur. De même que la visière, le couvre-nuque est bordé d’une sertissure en cuivre de 16 mm de large, posée à cheval. A 5 mm en dedans de cette bordure et de chaque côté du couvre-nuque, existent deux clous en laiton à tête demi-sphérique (diamètre 8 mm) rivés à l’intérieur. Le premier est à 8 mm au-dessus de la première bande; le deuxième, milieu de cette bande. Le dessous du couvre-nuque est laqué en noir, et ses bords sont pris dans la sertissure du cercle.
Le bandeau, en cuivre estampé d’un soleil rayonnant sur fond sablé est adhérent à la bombe. Sa base s’appuie sur la visière et ses extrémités sont rivées à la bombe dans la partie masquée par la rosace de la jugulaire. Au centre est rapportée une étoile à cinq branches.
Chaque jugulaire est composée de 13 écailles en cuivre découpées alternativement de trois ou deux festons, qui vont en diminuant de largeur depuis celle du haut, qui a 24 mm, jusqu’à la dernière, qui n’a plus que 17 mm.
Ces écailles sont fixées par des crampons en fil de fer, aplatis sur une âme en cuir doublée d’une basane noire. La jugulaire de droite est garnie à son extrémité d’une petite plaque en cuivre rivée à laquelle est enchapée une boucle également en cuivre. A l’extrémité de celle de gauche existe une semblable plaque enchapant un D en cuivre garni d’un contre-sanglon en veau verni noir en partie manquant. L’écaille supérieure de chaque jugulaire est recouverte d’une rosace mobile en cuivre, indépendante de la jugulaire. Elle est de forme circulaire (diamètre 40 mm) figurant trois joncs en relief.
La bombe est surmontée d’un cimier en cuivre composé de deux ailerons, d’un masque et d’un recouvrement. Les ailerons, placés verticalement à une distance l’un de l’autre de 32 mm par devant et de 25 mm par derrière, ont la forme d’un triangle curviligne convexe à sa partie supérieure et qui se raccorde avec la bombe par sa base concave formant un rebord festonné.
Ce rebord est fixé à la bombe au moyen de deux vis en cuivre à tête ronde en goutte de suif qui sont arrêtées à l’intérieur du casque par des écrous carrés en cuivre.
Les ailerons sont ornés de palmettes et d’un filet à leur bord supérieur; le rebord est orné de feuilles d’eau, le tout estampé en relief.
Une plaque en tôle étamée réunit les bords supérieurs des ailerons dont elle fixe l’écartement.
Le masque servant de jonction antérieure aux deux ailerons au moyen d’une soudure, est estampé d’une tête de Méduse en relief. Le recouvrement, également estampé, représente la continuation de la chevelure de la tête de Méduse avec des serpents entrelacés (longueur 90 mm).
Une crinière de crin teinté noir. Elle est montée sur une semelle en fort cuir de vache nourri, et percée de 2 rangées de 29 trous chacune, dans lesquels le crin est assemblé en fils de laiton étamé avec une pièce en basane collée à la colle forte sur l’assemblage ; l’espace resté vide entre les deux rangées de crin est rempli par une tresse qui part du sommet et suit la courbe de cimier jusqu’é sa jonction avec la bombe. La crinière est fixée au cimier par deux vis en cuivre avec écrous.
Un porte-plumet en cuivre estampé, hauteur 35 mm, formant douille, est fixé obliquement, de bas en haut, à la bombe, un peu en avant de la jugulaire de gauche, au moyen de deux tiges taraudées traversant la bombe. Ces tiges sont soudées à la douille et sont reçues dans des écrous à l’intérieur du casque.
La garniture intérieure se compose : d’un turban, d’un coussin et d’une coiffe.
Le turban est en feutre, d’une seul morceau. Il est attaché au casque par deux vis traversant la bombe.
Le coussin est en percaline, garni de ouate de laine. La coiffe est en basane noire lustrée, taillée à dents de loup, avec coulisse en fil noir passant dans les dents, garnies chacune d’un oeillet métallique.
Dimensions des différentes pièces composant le casque de chasseur à cheval.
• Bombe :
- Epaisseur 0,65 mm.
- Hauteur à son sommet 120 mm.
- Diamètre à sa base du devant au derrière 205 mm.
- Diamètre à sa base traversant 170 mm.
• Visière :
- Largeur sur son milieu à partir de la gorge 53 mm.
• Couvre-nuque :
- Largeur apparente de la 1ère bande18 mm.
- Développement de cette bande dans sa partie soudée à la bombe 230 mm.
• Bandeau :
- Longueur du bandeau 340 mm.
- Hauteur devant 65 mm.
- Hauteur sur les côtés 26 mm.
• Jugulaires :
- Longueur de l’âme en cuir 180 mm.
- Largeur en haut 35 mm.
- Largeur en bas 20 mm.
- Diamètre des rosaces 40 mm.
• Cimier :
- Hauteur du masque 80 mm.
- Largeur en haut sous les cheveux 38 mm.
- Largeur en bas 35 mm.
- Hauteur des ailerons 55 mm.
• Crinière :
- Longueur de la semelle en cuir 245 mm.
- Largeur en haut 32 mm.
- Largeur en bas 20 mm.
- Longueur de la crinière environ 700 mm.
• Porte-plumet :
- Hauteur 35 mm.
Très bon état, quelques oxydations sur la bombe et la visière facilement nettoyables. Couvre-nuque déformé sur la partie droite.
France.
Troisième République.
NOTE CONCERNANT LES CASQUES DE CHASSEURS À CHEVAL ET LES CASQUES DE HUSSARDS modèle 1910 :
Après de nombreux essais de coiffures, ce modèle est retenu comme modèle réglementaire. Sa mise en service sera lente et interrompue par la Grande Guerre. Il est adopté en 1910 mais il faut attendre le 22 septembre 1913 pour que sa description soit publiée au Bulletin militaire officiel.
Le 27 avril 1910, « La France Militaire » apprend que le casque de dragons allégé « est à l’essai dans un régiment de chasseurs à cheval –le 17ème ou le 18ème de Lunéville- et au 6ème un régiment de hussards de Commency ».
En avril 1911, le 5ème régiment de chasseurs à cheval de Châlons prend part aux manœuvres d’automne coiffé du casque modèle 1910.
Toutefois, après son introduction, ce casque demeure remisé dans les magasins d’habillement au titre de la collection de guerre. Si huit régiments de chasseurs l’ont reçu après le début des hostilités de 1914, seul le 5ème régiment s’en trouve coiffé à la mobilisation. Le rapport de clôture des essais de 1911 constate que le casque est jugé comme la coiffure idéale pour la cavalerie légère. Des crédits budgétaires de 66.444 francs en 1913, puis de 140.000 francs en 1914 sont ouverts en vue de sa distribution dans dix-sept régiments de cavalerie légère, mais il faudra compter une année de guerre pour que douze régiments d’entre eux le reçoivent enfin à partir de juin 1915 (peut-être treize régiments avec le 3ème de hussards, il manque une preuve écrite mais on connaît des photos d’époque).
Ce casque n’est jamais devenu réglementaire pour les officiers de cavalerie légère avant la guerre comme l’atteste l’absence de description de l’édition d’avril 1914 du volume 104 du BOEM maintenant le shako comme coiffure d’ordonnance. Après l’ouverture des hostilités, les casques délivrés aux officiers seront du type de la troupe, selon la décision ministérielle du 24 novembre 1914.
Le 22 avril 1914, le ministre de la guerre déclare disposer de 3.800 casques de chasseurs et de 1.880 casques de hussards : « ces disponibilités permettent de donner le casque à cinq régiments de chasseurs, à quatre escadrons ou trois régiments à six escadrons, et deux régiments de hussards à quatre escadrons, et de constituer avec le surplus, dans les dépôts des corps intéressés, une réserve de casques destinés à l’équipement des renforts ». Le texte ajoute « les 1er, 5ème, 13ème (non est-il justement noté au crayon), 15ème et 20ème chasseurs seraient déjà dotés du casque. La mise en service des casques rendra disponible une quantité notable de shakos, précise le ministre au général Joffre ».
La délivrance du casque se poursuit durant l’été en stricte conformité avec les précisions d’avril : 2ème et 4ème hussards le 10 juin, 14ème chasseurs le 23 juin, 10ème chasseurs le 15 juillet (perçus que le 10 juillet 1915), 13ème chasseurs les 16 juillet, 17ème et 18ème chasseurs le 31 juillet. Le 8ème régiment de hussards est le seul de sa subdivision d’arme à avoir reçu le casque modèle 1910 avant août 1914. Le 15ème régiment de chasseurs recevra le casque le 11 mars 1915.
Le 1er régiment de hussards est doté du casque en remplacement des shakos selon une décision du 3 octobre 1915, selon le Journal officiel militaire. Toutefois, il s’agit très probablement du casque Adrian.
Référence :
4563