KRIS INDONÉSIEN XX° SIÈCLE.
L’ukiran (poignée) est généralement en bois de forme simple assez droite et recourbée vers le haut. Elle est richement sculpté d'un décor traditionnel figuratif avec un casque indonésien et un mi-Garuda (personnage mythologique traditionnel symbole de l'Indonésie, l’aigle monture de Vichnou).
Lame (wilah) de forme (dapur) ondulée (luk) et son décor.
Pamor (motif) de la lame est obtenu par un travail de forge similaire à celui de l'acier damassé, mais fondé sur un métal riche en nickel et non en carbone; il est laissé brut de forge et non poli. Une feuille de fer à forte teneur en nickel est prise en sandwich dans une feuille de fer repliée. Ce premier bloc est alors forgé puis replié sur lui-même et à nouveau forgé et replié, et ainsi de suite. Le motif est donc obtenu par superposition de couches de métal très contrastées.
Sarong (fourreau) de forme droite, garni dans le haut d'une très large cuvette richement sculpté du même décor que la poignée
Très bon état.
Indonésie.
XX° Siècle.
Note :
Le kris (keris en indonésien et curiga en javanais), plus communément dénommé « poignard malais » en occident, est une dague asymétrique à deux tranchants représentative de la culture indonésienne.
Très fréquente dans l'iconographie indonésienne, cette arme reste un élément essentiel du costume traditionnel indonésien ; de nos jours, les gardes du palais du sultan en portent toujours un lors des cérémonies.
Le kris se distingue des armes traditionnelles des autres cultures notamment par la forme ondulée si particulière de sa lame. Cependant, cette spécificité, bien que remarquable, n’est pas systématique et les typologies de kris sont extrêmement variées ; bien d’autres éléments sont donc à observer afin d’en percevoir toutes les nuances.
En outre, les indonésiens attribuent des qualités quasi-magiques au kris, ce dernier étant pour eux un objet véritablement sacré.
On trouve les premières traces de l’apparition du kris dans le centre de Java, autour de l’ancien centre historique de l’île, sur les bas-reliefs des temples de Borobudur (800-1100 ap. J.-C.) et Prambanan (900 ap. J.-C.). Toutefois, on retrouve des kris en Indonésie, en Malaisie ainsi que dans le sud des Philippines.
Les premières représentations de kris montrent une lame droite, assez épaisse et large à la pointe arrondie. Les premiers kris semblent donc être plutôt des armes de taille.
Au fur et à mesure du temps, les lames des kris s’allongent et deviennent de plus en plus fines et pointues ; elles s’apparentent alors davantage à une arme d'estoc.
Par la suite, certains forgerons font onduler leurs lames d’abord pour rendre ces dernières plus destructrices puis pour des raisons davantage esthétiques.
Référence :
309