PIÈCE D'ARTILLERIE MINIATURE EN OS, RÉALISÉE DANS LE GOÛT DES MAQUETTES DE PRISONNIERS SUR LES PONTONS ANGLAIS, PREMIER EMIRE.
Cette miniature est entièrement en os avec garnitures en cuivre. Elle a appartenue à Charles-Antoine-Nicolas de Bretagne, officier du Génie sous Napoléon Premier.
De par sa qualité, l'objet que nous présentons représente plus un cadeau destiné à être offert à titre honorifique.
HISTORIQUE DE LA VOITURE-PIÈCE DE CAMPAGNE DE 4 LIVRES, MODÈLE 1764 :
"L'étude de détail d'une des pièces du système de campagne Gribeauval permet de mieux comprendre comment celui-ci fût conçu. La pièce de 4 livres est celles qui bénéficia des efforts les plus poussés en matière d'allègement, au point de se voir doter d'un avant-train et d'un caisson spécifiques, différents du modèle commun aux autres calibres. Ceci permit de réduire le poids de la pièce sur son affût à 13 ou 14 quintaux, alors que l'ancienne pesait 21. Ainsi, le système Gribeauval fut un compromis entre deux nécessités, l'une de standardiser certains composants, et l'autre d'alléger autant que possible les voitures.
La pièce de 4 ne fut cependant pas très populaire auprès des artilleurs car beaucoup estimaient qu'en tant que pièce de bataillon, elle ralentissait la marche de l'infanterie. Ils reprochaient aux officiers d'infanterie de commander le feu trop tôt pour rassurer leurs troupes, gaspillant ainsi inutilement les coups. Quant à son utilisation par le corps de l'artillerie, ils estimaient qu'elle manquait de puissance,. Les guerres de la Révolution faisant considérablement évoluer les tactiques, on comprit qu'en bataille , on obtenait les plus grands effets en regroupant en batterie de position les pièces attachées aux divisions d'infanterie plutôt qu'en les déployant sur le front des troupes. Dans ce cas, l'allègement poussé de la pièce de 4 n'était plus une nécessité impérative, et les artilleurs préféraient utiliser de plus gros calibres dans les tirs de batterie.
La pièce de 4 fut donc relativement moins utilisée sous I’ Empire qu' auparavant, suite à la suppression de l'artillerie régimentaire en1798 et à l'introduction de la pièce de 6 du système de Lan XI censée se substituer aux calibres de 4 et de 8. Même si on avait réduit la fabrication de ces deux calibres sous l'Empire au profit du calibre de 6, il en restait encore beaucoup en service que l’on continuait à consommer. Ils furent notamment utilisés plus fréquemment dans la péninsule ibérique du fait qu’ils étaient communs au matériel espagnol et qu'on pouvait se servir du matériel et des munitions de mêmes calibres trouvés sur place. Les pièces de campagne de Gribeauval conservaient la structure classique en usage dons toutes les artilleries depuis le 17 siècle, à savoir, un affût à 2 roues supportant la bouche à feu, réuni pour la route à un avant-train attelé pour former une voiture-pièce à quatre roues plus facile à tirer pour les chevaux et plus stable dans les terrains difficiles. L'affût était composé de 2 forts plateaux de chêne nommés flasques, disposés de champ, et dont l'écartement, divergeant à mesure qu'on se rapprochait de I’ arrière, était maintenu par des entretoises également en chêne. Il reposait sur un essieu placé suffisamment haut par 2 grandes roues afin de positionner la bouche à feu à hauteur d'homme lors des manuvres de tir. Pour la route, la liaison des 2 trains était assurée par l'entretoise de derrière qui était percée d'une lunette dans laquelle on passait la cheville ouvrière dépassant de la sellette de l'avant-train.
Une telle structure n'était pas différente de celle des pièces de l'ordonnance de 1732. Cependant, l’ amélioration du nouveau système résidaient dans l'optimisation de tous les composants afin de faciliter à la fois l'utilisation et la maintenance du matériel. Chacun d'eux avait une fonction bien particulière."
Extrait du hors-série de la revue Soldats Napoléoniens, consacré exclusivement au système Gribeauval (1765-1827) et à la pièce de 4 livres. Article rédigé par Patrick EHRESMANN.
Le modèle représente un canon de 4 livres (du poids du projectille tiré) sur affût, attelé à un avant-train à timon, tiré par quatre chevaux. La voiture-pièce de campagne est équipée de son coffret de munitions encastré dans les flasques de l'affût, lui assurant une plus grande autonomie.
Il est accompagné de ses accessoires : tire-bourre, refouloir, écouvillon et leviers de manoeuvre. (absence du seau)
Une fois dételée de son avant-train, la pièce peut être mise en batterie et chargée par ses servants.
Ce matériel est l'un des instruments essentiels des armées de la Révolution et de l'Empire.
PROLONGE D'ARTILLERIE - CAISSON À MUNITIONS DE CAMPAGNE, MODÈLE 1764, MODIFIÉ 1808.
Coffre à munitions compartimenté pour recevoir les obus, pouvant peser jusqu'à 1800kg une fois plein, attelage constitué de quatre chevaux, et modifié en 1808 par l'adjonction de caissons à munition.
Ce type de charriot fut utilisé jusqu'en 1827.
L'ensemble est présenté sur une plate forme rectangulaire en bois, entouré d'une balustrade en os (deux éléments cassés mais présents).
SUPPORT :
Longueur : 325 mm
Largeur : 205 mm
Hauteur : 35 mm
BALUSTRADE :
Longueur : 287 mm
Largeur : 176 mm
Hauteur : 22 mm
PROLONGE D'ARTILLERIE MODÈLE 1764 MODIFIÉ 1808 :
Longueur : 240 mm
Largeur : 67 mm
Hauteur : 53 mm
VOITURE-PIÈCE DE CAMPAGNE DE 4 LIVRES, MODÈLE 1764 :
Longueur : 228 mm
Largeur : 73 mm
Hauteur : 47 mm
Ensemble dans un très bon état de conservation.
France.
Premier Empire.
PROVENANCE :
Marc-Antoine Nicolas de Bretagne (officier du Génie sous Napoléon Premier), puis son fils de Charles-Victor de Bretagne, à nouveau son fils Marc-Antoine Ferdinand de Bretagne lui même le légua à sa fille la Vicomtesse Jeanne-Marie de Bretagne, qui le donna à son fils Robert Pied, chez le quel j'ai acheté cette pièce.
SOURCE :
Article de Monsieur Patrick EHRESMANN dans la revue SOLDATS NAPOLÉONNIENS.
Référence :
3666