Almanach royal - 1750
Dos à nerfs orné de fleurs de lys. Titre or plein-veau, In 8 Imprimerie de la Veuve d'Hourys
« Année 1750 contenant les naissances des Princes & Princesses de l'Europe.
Les Archevêques, Evêq. Cardinaux & Abbez Commendataires.
Les maréchaux de France, les Lieutenant Généraux
Maréchaux de Camp & Brigadiers des Armées, les lieutenans Généraux des Armées Navales, Chefs d'Escadres, les Chevaliers, Commandeurs & Officiers des Ordres du Roy; Les Gouverneurs & Lieutenans Généraux des Provinces.
Les conseillers du Roy, les Départements des secrétaires d'Etat et des intendans des finances, les conseillers d'État, les bureaux du conseil, les maîtres des requêtes, les intendans des provinces, la Grande chancellerie, le Grand Conseil.
Le Parlement, la chambre des comptes, la cour des aides, toutes les cours et juridictions de Paris.
L'université les académiciens, les bibliothèques publiques, les fermiers généraux, les receveurs généraux des finances, les trésoriers des deniers Royaux, les payeurs des rentes et leurs contrôleurs, la compagnie des Indes. » (sic)
Véritable photographie de l'ancienne monarchie à la date d'édition de l'ouvrage.
Historique de l'Almanach Royal
L’Almanach royal est un annuaire administratif français fondé en 1683 par le libraire Laurent d’Houry, qui parut sous ce titre de 1700 à 1792, et sous d’autres titres jusqu’en 1919.
Il présentait chaque année, dans l’ordre officiel des préséances, la liste des membres de la famille royale de France, des princes de sang, et des principaux corps du royaume : grands officiers de la Couronne, membres du haut clergé, abbés des grandes abbayes (avec le revenu de chaque abbaye), maréchaux de France, colonels et officiers généraux, ambassadeurs et consuls de France, présidents des principales juridictions, conseillers d'État, banquiers, etc.
Il jouissait d’une large diffusion auprès d’un lectorat essentiellement composé de financiers, de politiques et de toutes les personnes qui avaient un intérêt à connaître l’organisation administrative de la France.
Même si le roi a donné son aval, l’édition d’un tel ouvrage ne va pas sans risque. En décembre 1708, Laurent d’Houry est poursuivi pour avoir établi une imprimerie dans sa maison et contraint de vendre son matériel deux mois plus tard. Puis, en février 1716, il est emprisonné à la Bastille sur plainte du comte de Stairs, ambassadeur d'Angleterre, « pour avoir manqué de respect, dans son almanach, au roi George, en ne le nommant pas comme roi d’Angleterre, ou plutôt de la Grande-Bretagne », et à mentionner comme roi le fils de Jacques II Stuart, exilé à Saint-Germain.
Bien que son édition soit due à l’initiative d'un éditeur privé, figurer dans les listes de l’Almanach royal avait un caractère officiel et les abus étaient donc punis. Ainsi un Poitevin, Pierre Joly, fut interné à la Bastille à la fin du xviiie siècle pour avoir usurpé la profession de banquier en se faisant inscrire comme tel dans l’Almanach royal.
Son édition ordinaire était au format in-8 avec une reliure d'éditeur en cuir orné d'un semis de fleurs de lys d'or.
Le privilège accordé à la famille d’Houry pour l’Almanach a été menacé en 1789 lorsque Camille Desmoulins, dans son discours de la Lanterne aux Parisiens, déclare qu’il cessera au profit de Baudouin, un autre éditeur parisien. Cette menace n’a pas été portée à exécution puisque l’Almanach est resté chez les Houry. En regardant les publications de l’époque, on peut toutefois constater que Baudouin a obtenu les impressions de l’Assemblée nationale et d’autres organes d’état.
À la suite du décès de Jeanne Néra, veuve de Laurent-Charles d’Houry, l’Almanach est repris par François-Jean-Noël Debure, époux d’Anne-Charlotte d’Houry, leur fille. Debure est issu d’une grande et riche famille de libraires parisiens, alliée notamment avec la famille Didot. Il est imprimeur depuis 1784 avec le titre d’imprimeur du Duc d’Orléans.
Référence :
10084/DSC5454